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Les secrets de fabrication des meilleurs millésimes

Il y a les vins qui laissent s’exprimer nos sens, les vins qui chassent nos idées sombres, les vins qui nous transcendent et nous font revivre les instants qu’ils ont rendus impérissables. Ces vins ont tous une histoire, et ponctuent la nôtre de leurs accents fruités. On les dit parfois prometteurs, à grand potentiel. On les décrit par leur niveau de tanins, leur acidité, leur onctuosité. Partons à la découverte des secrets de fabrication des plus beaux millésimes.

D’une manière purement factuelle, l’œnologie décrit le millésime comme l’année de récolte des raisins utilisés pour la production d’un vin. Un repère que l’on retrouve sur l’étiquetage des bouteilles, véritable système métrique pour évaluer la qualité de ce qui se trouve entre nos mains.

Quésaco?

Que celui qui n’a jamais entendu le mot magique de grand millésime s’exprime ou se taise à jamais. Au-delà de donner son âge, le millésime d’un vin prestigieux offre de précieuses indications sur le potentiel de son contenu. En outre, il permet de déterminer comme bonne ou excellente, du moins c’est ce que l’on espère, toute une production annuelle. Ainsi, pour le même canton de Genève, la qualité d’un millésime 2018 serait supérieure à celle d’un millésime 2019, du fait que l’année 2018 ait bénéficié d’un temps sans pareil. Pour le spécialiste cela permet également de suivre le vieillissement de ses flacons, et de prévoir avec précision le moment de leur apogée. La suite, vous la connaissez. Il suffit d’ouvrir et de déguster.

Qu’est-ce qu’un grand millésime?

Le terme de grand millésime prend toute sa signification dans des régions où, des conditions de production en passant par la maturation du raisin, tout peut changer d’une année sur l’autre. Fort de sa complexité, d’un grand bouquet aromatique, de sa puissance, de ses tanins et de sa couleur, un grand millésime dépend aussi de facteurs subjectifs. Car la réputation et le prix de ce dernier découle avant tout de ce qu’en diront les courtiers, les négociants, ou les spécialistes. Un avis que peut ne pas partager le producteur, pour qui le grand millésime se définit davantage par la bonne qualité en juste quantité.

Un climat variable donne alors plus de valeur à ce terme, notamment si l’on se fie à la période de maturation. Durant trente jours, à l’approche des vendanges, un temps maussade et pluvieux va donner de mauvais raisins chargés d’eau. Le vin sera alors dilué et l’effet millésime sera plus marqué.

Comment le définir?

Tout d’abord il y a la couleur du vin. On parlera alors de sa robe grâce à sa teinte, sa limpidité et son intensité. Vient ensuite sa structure, qui se définit en milieu de bouche, en mâchant ou en grumant le vin. La structure forme la somme de sa teneur en alcool, de ses polyalcools*, de ses tanins ou encore, entre autres, de son acidité. Arrive enfin la charpente, qui assure au vin un bon potentiel de vieillissement. Une métaphore qui, comme son nom l’indique, renvoie à l’ossature et l’architecture d’un vin provenant des tanins. Constituants essentiels de la matière du vin, en somme ce qui donne de la “matière” en bouche, les tanins apportent une structure, une couleur, protègent de l’oxydation et éliminent les défauts du vin.

Néanmoins, les domaines viticoles misent sur d’autres atouts dans les millésimes difficiles. Grands techniciens, les œnologues savent aussi s’adapter et prendre des risques pour contrer cet “effet millésime” à la faveur des terroirs, du sol et de l’exposition.

Pour les plus émérites ouvrir un grand cru millésimé s’apparente à un pèlerinage. Le voyage est long, mais une fois le but atteint l’instant est pur et son souvenir immuable. Après des années d’attente, il est enfin temps d’ouvrir cette merveille soigneusement dissimulée au fond de votre cave. Une fois débouchée, la bouteille révèle alors tous ses mystères. Toute sa complexité. L’alliance parfaite de la finesse, du savoir-faire et de l’équilibre des arômes. Entre vos mains, vous tenez un grand millésime.

*Les polyalcools, aussi appelés « polyols », sont utilisés en guise d’additifs alimentaires. On retrouve cette famille d’édulcorants en petite quantité dans les légumes, les fruits, les baies, les pommes ou encore les prunes.

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