La vigne est une plante pérenne qui évolue selon un cycle annuel et saisonnier. C’est aussi une liane qui, sans l’intervention du vigneron tout au long de ce cycle, se développerait très rapidement de manière désordonnée et envahissante.
Dormance et taille
L’année viticole se découpe en plusieurs étapes et démarre après une période appelée la dormance. Comme le terme l’indique, c’est le moment où la vigne est en repos végétatif durant les semaines les plus froides de l’hiver. Pour le viticulteur, cette période est propice à la taille, qui peut commencer déjà en décembre et se poursuivre jusqu’en mars. La taille a plusieurs objectifs. Elle permet de discipliner la souche, de lui donner une structure et une forme. Tailler les bois des ceps a aussi pour effet d’aérer la culture et de laisser un passage pour les hommes et les machines. Cet éclaircissement favorise ensuite l’ensoleillement des fruits. Mais surtout, de la taille, dépend la quantité et la qualité du raisin. Plus le vigneron conserve de bois sur les ceps, plus il produira de raisins, mais la qualité sera moindre. A lui de trouver le bon équilibre et la taille qui convient à sa vigne et aux cépages cultivés.
Quand la vigne pleure, le vigneron touche du bois
Dès que l’atmosphère se réchauffe, au début du printemps, la sève remonte et des gouttes apparaissent aux incisions dues à la taille. On dit alors que la vigne pleure. C’est signe que le débourrement, ou débourrage, soit le moment où vont apparaître les rameaux, n’est pas loin. De son côté, le vigneron s’occupe des sols, c’est le temps des labours. Généralement en mars, la terre est retournée pour l’aérer et la répartir entre les vignes mais aussi pour en ôter les mauvaises herbes. La période du printemps, avril et mai généralement, est également propice aux traitements phytosanitaires pour protéger le vignoble des parasites, des maladies les plus redoutées telles le mildiou et l’oïdium. Ce qui est aussi craint à ce moment de l’année, surtout entre mars et avril, c’est le gel. Car, les premiers bourgeons qui s’ouvrent pour laisser s’échapper les feuilles sont très sensibles aux coups de froid et résistent mal à des températures négatives. C’est dire qu’au printemps, le viticulteur touche du bois.
Palissage, épamprage, rognage & Co
Jusqu’en juin, période de floraison, les rameaux ont une croissance rapide. Dès avril, le vigneron peut procéder au palissage, c’est-à-dire qu’il guide et attache les sarments de vigne à l’horizontale. Il veille aussi à éliminer les gourmands, ce sont les rameaux qui n’ont pas de fruits, pour favoriser la croissance des branches qui, elles, donneront du raisin. C’est l’épamprage. Le rognage est une autre opération de saison, qui consiste à couper l’extrémité des rameaux. Les buts de cette intervention sont: favoriser la maturation du raisin ; faciliter le passage des machines et l’ensoleillement des cultures ; discipliner et contrôler la pousse mais aussi le port de la vigne.